Cette semaine, venez découvrir la nouvelle exposition toute en finesse de Ludovic Pessin
Les traces et écritures manifestent l’existence du vivant. Sous différentes formes, elles créent une histoire, collective et individuelle, universelle et intemporelle. Nos gestes, nos paroles, nos pensées, nos actions et créations, s’impriment et viennent teinter cette grande existence. Il en est de même pour des frottements, des grattages, des traces sur une toile.
Dès mes premières traces sur la toile, j’ai fait le choix d’une approche quasi primitive dans la réalisation de mes tableaux, basée principalement sur le geste, le mouvement, la spontanéité puis j’y ai adjoint le souffle, la respiration. Je ne travaille aujourd’hui qu’à la main.
J’avais envie d’une exposition légère, apaisante, portée par le souffle et loin des fracas actuels. Une exposition où le mouvement se propage dans une écriture propice à un questionnement sur le changement, la transformation. Elle pourrait être un espace de méditation, une résonance sereine et contemplative.
Cette exposition présente une vingtaine de toiles et quelques travaux sur papier. Ces œuvres sont issues de trois séries recoupant la période 2017 – 2022 :
« Paysages de quelque part », a été créée à partir de rouleaux préparés et saturés de peinture dont les passages successifs sur la toile posent et retirent la matière, laissant des traces, des frottements, qui petit à petit viennent révéler leur univers par un mouvement circulaire, une répétition dans la forme qui renouvelle la trace à chaque passage.
« Mouvements » est uniquement réalisée avec la main en entrant avec le corps et la respiration dans une chorégraphie sur la toile. Les traces sont posées instinctivement formant une propagation de formes et de couleurs interdépendantes qui pourraient s’étendre sans limite dans ce silence blanc, et au- delà. Un univers en perpétuel mouvement.
Les « écritures », peuvent se voir comme une calligraphie, l’expression de la main sur la toile étant à la fois peinture, musique et danse. L’écriture naît d’un instant fulgurant. Le moment est posé, sans reprise, il jaillit dans une expression spontanée, une énergie qui vient jeter pour chaque toile la trace de l’expression même du moment.